Il faut souffrir pour être bien (09/11/2015) :

Lundi 9 novembre 2015 :

J'ai passé un très bon week-end à Lamalou-les-bains avec ma tite famille où mes beaux-parents sont en cure.

Mais j'ai aussi passé un sale week-end niveau santé.

Jeudi mes résultats de prise de sang n'étaient pas bons. 

Mon gastro-entérologue a décidé de me remettre sous Ciflox (antibio) pendant 10 jours.

Dès vendredi j'ai souffert du ventre. Allongé et très fatigué j'ai enchaîné la prise de paracétamol toute la journée.

Les abscès à l'intestin ont l'air de réapparaître. J'ai hyper mal.

Mais hors de question de m'apitoyer sur mon sort. Je décide de conduire pour rejoindre Lamalou (3h de route de chez nous). Je fais tout le trajet.

Arrivé là-bas je tombe de fatigue après avoir mangé et fais quelques parties de UNO avec les enfants.

 La nuit aussi j'ai très mal au ventre. Je me lève en pleine nuit pour aller aux toilettes et prendre des anti-douleurs.

 Le samedi je le passe plié en 2. Mon ventre est hyper douloureux. Pour autant je ne veux pas rester allonger et ne rien faire. Alors je sert les dents et profite de me promener en famille dans le centre du village.

L'après-midi, il est prévu de faire une balade avec des ânes. Enfin, les enfants.

J'ai trop mal, je suis épuisé et je n'ai qu'une envie c'est de rester allongé. Mais je ne suis pas venu là pour dormir. Je veux aussi voir mes enfants rire et être heureux.

Je veux être présent avec Audrey qui est comblée  de voir ces parents. Je ne veux pas rater tous ces bons moments.

Encore une fois je sert les dents. Je fais la promenade avec eux... Ou plutôt derrière eux. J'en chie physiquement mais aussi moralement.

Je me vois faible, et je n'aime pas ca. Je suis un boulet pour tout le monde. 

Mes jambes se traînent et mon ventre me fait toujours autant souffrir.

Malgré tout je continue. Audrey pousse un fauteuil roulant vide (on l'avait pris pour une dame avec un handicap au cas où), elle insiste pour que je m'assois dessus. Je refuse.

Hors de question. Je veux aller au bout. Tant que je peux marcher, je marche. Même si je sent mes jambes fléchir, mes battements de Coeur s'accélérer et l'envie d'aller aux toilettes de plus en plus pressante. Je ne veux pas m'assoir, je veux aller au bout. C'est une question de fierté pour moi. 

Mais tout cela ne m'empêche pas de sourire ou de rigoler. J'ai décidé d'être là alors soyons positif.

Je suis content. Même si je sais que je vais le payer plus tard.

J'apprends par la jeune fille qui a les ânes que le lait d'ânesse est très bon pour les malades du Crohn. D'après elle, des études sur son bien fait serait en cours à Toulouse. Je veux en acheter mais impossible, il faut quelques jours pour qu'elle le travaille afin qu'il soit buvable.

On rentre, je suis KO. 

Cette fois pas de UNO. Dodo à 21h. Un samedi j'hallucine.

 Idem, je me réveille en pleine nuit. Toilettes+médicaments.

 Le dimanche je me sent mieux. Moins de douleurs. Même si les 3h de visite à l'aquarium de Montpellier me fatigue.

On rentre, là encore je suis KO.

Je m'endors devant Lyon-St Étienne.

Aujourd'hui (lundi 9 novembre 2015), j'ai passé une journée moralement difficile. J'ai un coup de moins bien.

Les douleurs sont constamment présentes. Mais surtout ce week-end m'a fait voir certaines limites. Je ne m'aime pas. Déjà la cortisone me rend horrible physiquement. Je ne me regarde même plus dans la glace.

J'ai honte, je suis bouffie et de plus en plus gros. Pourtant je fais attention à ce que je mange.

Ça me fout le morale en l'air.

Et puis hier soir j'ai lu cet article....

Maladie de Crohn : Un jeune britannique pousse un énorme coup de gueule et fait le buzz dans le monde entier!

Ste Walker, un jeune britannique de 24 ans, a poussé un énorme coup de gueule sur sa page Facebook il y a quelques jours, et fait le buzz dans le monde entier!Souffrant de la maladie de Crohn, il a déclaré:"Je suis juste un gars d'une petite ville du West Yorkshire qui se bat pour continuer à

http://www.morandinisante.com

Et même si je n'ai pas subit 80 opérations, je comprends sa colère face aux critiques ou aux regards des autres.

Je l'ai vécut, je le vit. Déjà qu'on se bat pour être "normal" et que parfois on a même honte, c'est dur d'entendre ou de voir certaines choses. 

Je comprends sa colère.

La fatigue, la tristesse, la honte me font devenir plus exécrable. Un rien m'agace. Je le vois, je le sent. Alors je limite les échanges avec Audrey pour éviter de m'emporter pour rien. Elle n'a pas à subir mes humeurs. Ni les enfants. Quand je sent que je m'agace, je m'isole et reviens avec de meilleures intentions.

 J'aimerais tellement pouvoir redevenir l'homme dynamique que j'étais. Avoir la force de faire l'imbécile avec mes enfants comme je le faisais avant. Ou pouvoir emmener Audrey faire son week-end Spa-Massage-soins mais c'est impossible pour l'instant.

 Je me déteste. 

Quand je prend du recul je sais que ça ira mieux quand ma santé s'améliora.

Mais là j'en peux plus. Douze mois à subir, ça commence à me peser.

Mais restons positif... Je sais aussi que demain ou mercredi j'aurais retrouvé la gnake.

Je n'ai jamais rien lâché alors ce n'est pas maintenant que ça va arriver. 

C'est juste un petit coup de moins bien.

Allez les jeun's, demain on va se faire un ptit rafting 😂😂😂

Kev